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 Les Chroniques du Corbeau.

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Karasu Tengu
Chuunin Nuke-nin
Karasu Tengu


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MessageSujet: Les Chroniques du Corbeau.   Les Chroniques du Corbeau. Icon_minitime1Mar 11 Oct - 20:32

[color=orange]Nom & Prénom
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Les Chroniques du Corbeau. Icon_p10
-PRÉSENTATION GÉNÉRAL-
Surnom: Le bon plan
Age: 26
Sexe: Masculin
Taille: 1.82m
Poids: 75kg

-DÉTAIL DU SHINOBI-
Spécialité & Affinité: Kenjutsu + Fuuton
Village Actuel: Ame
Village d'Origine:Ame



DESCRIPTION PHYSIQUE
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En rapport avec son caractère, le style vestimentaire de Karasu est pour le moins singulier sans réellement aller dans l'excès. Il n'apprécie nullement de s'encombrer d'une longue garde robe. Cela venant du fait que le nukenin passe une grande partie de son temps à voyager aux quatre coins du Yuukan. Vous le verrez donc généralement vêtu du même long manteau de cuir noir qui le caractérise tant. Celui-ci lui descend jusqu'au bas des genoux et reste en permanence ouvert, laissant vaquer les deux pans arrières au gré des vents. En dessous de ce vêtement ce trouve un simple débardeur noir d'une banalité plus que banal, ne faisant que renforcer l'attention sur le pendentif accroché autour de son cou. Il s'agit d'une croix celtique en argent où sont gravées de petites runes et est ornée d'un rubis sur chacune de ses extrémités. Ce petit bijou étant un souvenir de l'un de ses voyages dans les terres glacées du nord. Mais ce n'est qu'une fois arrivé au niveau de la ceinture que vous parviendrez à vous faire une idée de ce curieux personnage. Sur la boucle de sa ceinture en acier ressort une petite tête de mort souriante. Elle pourrait paraître classique au premier coup d'oeil, mais en regardant de plus près on remarquera que celle-ci tien un joint fumant entre ses dents. Accroché à sa ceinture et caché par les pans de son manteau se trouve l'essentiel de son équipement de combat, dont deux katanas, un disposé l'un sur l'autre à gauche de sa taille afin de ne pas le gêner. Vers le dos se trouve une sacoche classique ainsi qu'une fine chaîne couleur ébène longue de plusieurs mètres enroulée sur elle-même. Celle-ci émet de petits tintements lors des déplacements du nukenin. Juste à côté de la sacoche se trouve une paire de mitaines en cuir noir dans un style très rock qu'il porte souvent pendant ses combats.

En baissant les yeux vous verrez un pantalon d'un cuir un peu plus clair. Sans être serré, il ne lui colle pas à la peau enfin de ne pas entraver ses mouvements. Pour la marche Karasu évite les habituelles sandales pour s'équiper de bonnes vieilles rangers taillées pour le terrain. Vous les verrez rarement en bon état. Pour ce qui est de son physique, il paraît suivre l'originalité de son accoutrement. Il est difficile de donner une opinion précise sur son visage. Certaines personnes le qualifient de beau tandis que d'autres ne trouveront que désagrément dans ses traits. C'est bien cela, on pourrait dire qu'il est d'une beauté démoniaque dans un genre angélo-maléfique. On ne peut que rester étonné par sa peau pâle et la finesse de ses traits dans lesquels on peut desceller un côté malsain. Cela étant accentué par ses yeux plus sombre que l'ébène. Sa chevelure épaisse et d'un noir de jais profond, elle lui arrive jusqu'au bas de la nuque tandis qu'une large mèche vient de temps à autre cacher la partie droite de son visage. Sur son oreille droite dégagée et ceinturée de six anneaux. Les quatre du bas sont faits en plastiques noirs tandis que les deux derniers du haut sont faits d'argent.

Son oreille gauche est bien moins garnie que sa soeur, n'aillant qu'une minuscule chaînette fixée au lobe. En restant dans ce domaine nous verrons également le pendentif d'argent en forme de croissant de lune attaché autour de son poignet gauche par une simple lanière tandis qu'à son majeur droit se trouve une chevalière en cuivre symbole de volonté, de force et de pouvoir. Mais aussi pour faire de magnifiques doigts d'honneur à ceux qui l'emmerdent. Il possède également un dernier piercing sur sa lèvre inférieure droite qu'il met de temps à autre. Toutes ces broutilles sont pour la plupart des cadeaux provenant de ses nombreux voyages qu'il porte avec autant d'attentions que ses chaussettes. (noir au cas où vous ne l'auriez pas deviné). Cette tenue aussi intrigante qu'elle puisse paraître ne signifie pas qu'il s'agit d'une personne marginale. En effet, une fois de retour dans son domaine au pays du thé vous le verrez arborer un ensemble short + chapeau de paille tout à fait divin. Pour ce qui est de son physique le nukenin reste satisfait de son mètre quatre-vingt- deux pour soixante-quinze kilos. Contrairement à certains shinobi sa carrure n'est pas particulièrement développée. Il ne doit sa musculature qu’aux nombreux périples parcourus ces sept dernières années. Ses muscles secs sont parfaitement dessinés, mais sans eux Karasu paraîtrait bien maigrichon. Sur sa peau se trouve quelques stigmates, plus ou moins voyants, laissez par tous ses combats. Sur sa poitrine, autour de son coeur, se concentre une série de quatre tatouages en cercles concentriques composés de plumes. Vous aimez, vous n'aimez pas, il ne changera cela pour rien au monde.






DESCRIPTION PSYCHOLOGIQUE
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On va éviter les conneries philosophiques et se lancer directement dans le sujet. Karasu est une personne que l'on peut qualifier d'excentrique tant ses attitudes et sa manière d'être peuvent paraître décalés par rapport à la situation. Si vous le rencontrez pour la première fois vous viendrez sans doute à le considérer comme un vil pochtron, grossier et irrespectueux de son prochain. Et vous ne serez pas loin de la vérité. Tout dépend de la manière avec laquelle vous abordez son attitude détachée. En effet Karasu se fait ses premières impressions en se basant uniquement sur le physique de son interlocuteur. Si vous avez une tête de con, il vous considèrera comme un con et réciproquement pour tout le reste. Cela s'en suivra de nombreuses railleries lancées çà et là, d'un ton parfaitement naturel. Car il ne s'agit que d'un jeu pour lui. Cela peut lui permettre de rembarrer les lourdos pour son bon plaisir ou de découvrir les réactions d'une personne face à tel ou tel remarque. Qu'on en rigole et il se dira "tien, en voilà un qui n'est pas coincé". Au mieux on pourrait lui retourner sa propre boutade contre lui-même et il ne fera qu'en rire à son tour. Commencez à le réprimander sur son caractère par diverses leçons de morales ou d'éthiques et il vous collera l'étiquette "gros con" sur le front. Si vous ne savez comment réagir il sera tout simplement préférable de ne rien dire et de rester naturel plutôt que de s'énerver. Car en ce monde peu de mots peuvent l'atteindre, ce qui le rend difficile à énerver. Qu'importe la conversation il gardera toujours la même attitude allègre, en ce contentant de balancer divers répliques d'un franc parlé qui pourrait en dérouter certain, ou en haussant les épaules lorsqu'un sujet lui semble étrange. Tout dépendra donc de la façon dont vous réagirez face à lui. Car une fois passé ses remarques désobligeantes il pourra devenir un de vos meilleurs amis. Car s'il ne vous a pas collé la mauvaise étiquette, vous découvrirez un personnage fort sympathique. Il vous arrivera de temps à autre d'en prendre pour votre grade, certes, mais il s'avérera de bonne compagnie. N'hésitant pas à vous offrir une bière pour aller la siroter à l'ombre d'un bar. Si vous vous montrez sympathique il sera même capable de vous rendre service sans rien réclamer en retour. Par contre, dans le cas où il vous en réclamera un, n'espérez même pas un remerciement de sa part, pas plus qu'il n'en voudra de vous.

En effet Karasu aborde la reconnaissance d'une façon assez particulière. Il considère certains services comme des actes naturels ne nécessitant pas d'être remboursé. Cependant, ne vous attendez pas à le voir agir comme un bon samaritain. Notre ami est un corbeau et non un pigeon. Il se qualifie souvent lui-même comme "une putain d'enflure". Bien qu'étant prêt à aider ses amis, il n'éprouvera aucun scrupule à arnaquer son prochain et ce dans son propre intérêt. Il est loin d'être une personne que l'on peut qualifier de matérialiste, mais ne crachera jamais sur un peu de luxe. Cette indifférence face à l'argent le rend particulièrement dépensier ou généreux envers ses collègues (cf : la bière citée plus haut). Pour ce qui est de ses relations vis-à-vis de l'agente féminine ": bon vivant rime avec bon plan. Comme pour tout le reste, il juge énormément sur les apparences. Vous l'aurez compris, l'amour ne l'intéresse pas. Il préfère délaisser ce genre de sentiments fuguasse au profit du forniquage. Les plaisirs charnels font partie de ses nombreux vices. Néanmoins, cela ne fait pas de lui un vulgaire coureur de jupon. Car aussi bien qu'il peut devenir un de vos meilleurs amis, il peut aussi devenir un de vos meilleurs amants.

Son ressentiment à l'égard de l'amour ne l'empêchera pas de s'attacher à celles d'entre vous qui en vaudront la peine. Dans le cas contraire il vous considèrera comme celle d'une nuit parmi tant d'autre et il aura vite fait de vous oublier. Loin d'être un grand tombeur il sait ce qu'il veut et côtoie celles qui savent ce qu'elles veulent. Si vous lui plaisez, il tentera de vous aborder avec un peu plus de retenue qu'à l'accoutumé. Mais il sera hors de question qu'il change son caractère même pour vos beaux yeux. En dehors de cela, il reste un sacré comédien pouvant se glisser dans de nombreux rôles. Il restera cependant dans des personnages proches de sa personnalité. Loin d'être manipulateur il usera de cette adresse pour se faire passer pour ce qu'il n'est pas afin de commercer. Pour lui le monde semble être un immense terrain de jeu dans lequel il se complait. Comme il est dit, ses vices sont nombreux. En plus des femmes, il possède un penchant prononcé pour l'alcool et les cigarettes (qui ne contiennent pas toujours que du tabac) dont-il est accro, mais n'osera jamais vraiment l'admettre. On le surprendra souvent à s'en griller dans les moments posés comme dans le feu de l'action. En tant que véritable tête brûlée il en est aussi dépendant que tout le reste. Il lui faut sa dose d'adrénaline et de danger pour se sentir réellement vivant. Il lui arrivera souvent de foncer sans réfléchir et de s'en sortir de peu. De par sa nature il s'agit d'une personne avide de combats et de luttes acharnées.

Il n'éprouve aucune satisfaction dans le fait de tuer et n'agira ainsi quand fonction des circonstances. Le reste du temps il se contentera d'épargner ses adversaires pour le simple plaisir de leur éclater la tronche une deuxième fois. Pour lui il n'est nullement question de victoire ou de défaite et il conservera sa grande gueule qu’importent les circonstances. Dans ce genre de cas l'action devient plus importante que le résultat. A ses yeux, ses adversaires ne sont pas toujours des adversaires. Ils ne sont que le moyen de satisfaire ses pulsions. Il n'éprouvera aucune rancoeur à l'idée de se faire battre par un combattant plus fort que lui. Son adresse et sa chance lui on toujours permit de s'en sortir jusqu'à présent, ce qui fait qu'il ne compte pas changer de si tôt. Il peut paraître frimeur ou particulièrement arrogant ce qui en réalité n'est pas le cas. Vous le verrez souvent se pavaner auprès de son prochain, pensant qu'il fait cela pour se rendre intéressant. Il n'en sera rien. Comme dit précédemment, le monde n'est qu'un terrain de jeu pour lui. Il ne fait que s'amuser alors que le jugement d'autrui lui importe peu. Lorsqu'on commence à le connaître, on se rend compte qu'il agit comme une personne qui n'aurait plus rien à perdre. Et c'est exactement cela. Aillant abandonné toutes idées de renouveaux, on peut desceller une sorte de désespoir hystérique dans chacun de ses actes. Les sentiers tortueux qu'il a arpenté tout au long de sa vie ont finis par le mener à ce qu'il a présent. Un homme libre sur tous les plans, sans limite ni frontière, ouvert au monde et toujours partant pour se refaire un bon coup.



Dernière édition par Karasu Tengu le Mar 11 Oct - 21:14, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Corbeau.   Les Chroniques du Corbeau. Icon_minitime1Mar 11 Oct - 20:43

Allonge-toi sur le divan et raconte-nous ton enfance. Des staffeux sous-payé sont là pour t'écouter.

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Cliquez sur l’image et gagnez une musique
Les Chroniques du Corbeau. 667867troisimecerclelaluxure

[size=12]Peu de personnes le savent, mais mon clan, celui des Tengu, est un des plus anciens qui n’eût jamais existé dans le monde ninja. Ses origines remontent à l’époque où les pouvoirs du Rikudou Senin étaient à leur apogée. Celui-ci désirait prêcher la voie du ninja à travers le monde. Hélas il comprit rapidement qu’il s’agissait d’une tâche trop ardue, même pour lui. C’est alors qu’il prit l’initiative de réunir des partisans pour sa cause. Bien entendu, il n’eut aucun mal à les trouver, et décida de leur transmettre une partie de son savoir. Certains de ses plus fidèles reçurent même un don. Ils se retrouvèrent pourvus d’immenses ailes, leur permettant ainsi de voler aux quatre coins du monde pour transmettre la parole de leur maître. Mes ancêtres étaient les messagers de Dieu. Quelques années plus tard, ils seraient son bras armé … Comme vous le devinez sans doute, il y eu de nombreux débordements. Les nouveaux humains maîtrisant l'art du ninjutsu décidèrent de prendre le pouvoir. Dans ces pathétiques tentatives les Messagers furent chargés de mettre un terme à cette menace. Les débuts furent plutôt aisés. Mais ces vils félons ne tardèrent par à gagner en puissance. La mort surgit rapidement dans les deux camps. Le nombre de renégats ne cessait de croître alors que celui des Messagers diminuait progressivement. La lutte commençait à tourner à l’avantage des rebelles. Sojobo Tengu, qui n’était autre que le chef, des Messagers prit la décision de se concerter auprès du Senin. Il demanda d’offrir à lui ainsi qu’à ses hommes davantage de pouvoir pour faire face à la menace. Après un long débat le sage refusa d’accéder à sa requête, proclamant que davantage de puissance les feraient, à l’image de leurs ennemis, se détourner du droit chemin. De nombreux Messagers périrent au combat pour cette cause et cela, Sojobo ne l’oublia jamais. Il réussit cependant à acquérir ce qu’il désirait de la part de son maître, mais la haine persistait toujours. Considérés à l’origine comme les maîtres des cieux, ils étaient désormais considérés comme ceux des vents. Muni de leurs nouveaux dons les Messagers enrayèrent définitivement la menace. La rancœur qu’ils nourrissaient vis-à-vis de leurs ennemis ne s’éteignit par pour autant après leur victoire. Un véritable massacre s’ensuivit, un des génocides les plus sanglants de toute l'histoire.

Les Messagers se justifièrent en déclarant qu’ils ne faisaient cela que pour venger leurs camarades morts. Mais il ne s’agissait en réalité que des conséquences de leur propre folie bestiale. Plus que des animaux, ils se comportaient en véritables monstres. Ils se mirent à tuer des ennemis qui n’en étaient pas, à défier l’autorité de leur maître à plusieurs reprises. Jusqu’au moment où celui-ci, se rendant compte de son erreur, décida de mettre un terme à cette folie. Il se chargea en personne d’éliminer cette nouvelle menace. Un flot de sang se répandit alors sur le plumage sombre des maîtres corbeaux. Souillés jusqu’alors au plus profond de leur être, il en était désormais de même pour leurs corps. Armé de ses derniers hommes Sojobo voulut se dresser contre leur bourreau. Le résultat n’en fut pas moins déplorable. Il devint le seul survivant de cette triste bataille. Comprenant qu’il ne pouvait plus rien faire il jura de se venger un jour avant de partir s’exiler dans les montagnes. Par la suite il créa un clan auquel il y apprit la maîtrise des vents et y fondit une famille, dans le but qu’un jour sa descendance soit apte à le venger de cette fatalité. Hélas il se rendit rapidement compte que son pouvoir n’était point transmissible et que ses enfants resteraient des humains parmi tant d’autres. La solution vint d’elle-même. Il comprit qu’il lui fallait directement transmettre ses capacités dans un réceptacle. Il travailla alors pendant plusieurs années à l’élaboration d’un fuinjutsu capable d’être transmis au fil des générations. Puis une fois arrivé au crépuscule de sa vie, il transmit ses pouvoirs à son fils aîné, lui déléguant par la même occasion la charge de son clan. Les siècles s’écoulèrent dans un chaos des plus total, ravagés par les conflits et par la guerre. Menez par plusieurs générations de chefs possédant le don noir, les Tengu brandirent leurs éventails face à leurs ennemis. Des contrées entières furent ravagées par d’immenses cyclones. Ils transmirent une partie de leur savoir aux peuples du désert qui les accueilleras à bras ouvert à plusieurs reprises aux cours des décennies. Les affrontements faisaient rage tandis que le sang coulait à flot. Vint le jour où un certain Hashirama Senju parvint à instaurer la paix en équilibrant les puissances par l’intermédiaire des démons à queues. Les premiers villages ninjas firent leur apparition, mais les Tengu préférèrent conserver leur liberté en tant que nomade qu’ils avaient toujours été. Ils créèrent un temple dédié à leur ancêtre à l'orée du pays de la pluie et celui du vent, se servant de ce lieu comme repère. Ils offrirent leurs services en tant que mercenaires à la plupart des nations, se faisant par l’occasion beaucoup d’alliés et d’ennemis, mais les Tengu surent conserver une position neutre face aux grands conflits. Les désirs de vengeances de Sojobo avaient été enterrés avec lui, ne laissant de lui qu’un simple récit appartenant au passé. Sa sottise me permit de devenir ce que je suis à présent… Un monstre.


Tout commence ici. Sur un immense plateau rocheux où le clan Tengu a installé son campement. Je vins au monde un matin d'automne de la façon la plus naturelle qui soit. Ce fut en ce jour fatidique que je fis ma première victime. L'accouchement ne se passa pas comme prévu et il fallut faire un choix entre moi ou ma mère. Elle décida donc de se sacrifier pour me donner la vie. En plus de cela, elle me fit le cadeau de ce prénom, en espérant qu'il me porterait chance. Soutenu par tout le clan, mon père m'éleva comme il pouvait, même s'il était davantage fait pour combattre que pour changer les couches d'un vulgaire môme. Je grandis dans une époque où la guerre battait à son plein. Nous, jeunes Tengu furent rapidement formés pour être prêts à balayer les champs de batailles. Nous étions des maîtres dans l'art du maniement des éventails et donc de l'affinité futon. Déjà tout jeune, je ne pouvais apprécier de telles armes que je considérais comme inutiles. Je ne voyais l'intérêt d'agiter de simples objets pour faire du vent... Mon dénigrement à l'égard de nos armes les plus ancestrales me valut plusieurs réprimandes. La vérité se trouvait là, je ne prêtais aucun intérêt à ces vulgaires broutilles. Je fus cependant obligé de m'y perfectionner pour l'honneur des miens. Je fus placé dans un groupe composé de Meian, fils de l'actuel chef de notre clan, qui était destiné à hériter du don noir des Tengu et Yune ; jeune fille dont j'étais tombé éperdument amoureux depuis le jour de notre rencontre. La savoir dans mon équipe se présentait comme une opportunité.

Bien que tout juste âgées de huit ans, je tenais déjà à lui prouver ma valeur. Ce fut sans doutes la seule raison qui me poussa à m'entraîner dans le maniement d'éventails. J'apprenais comme je le pouvais, en me forçant à écouter notre fidèle sensei Hakira. Sans m'en rendre compte je finis par me lier d'amitié avec Meian. Nous nous aidions mutuellement lors de nos exercices et il était le seul à connaître mon attirance pour Yune. Il m'aida à de plusieurs reprise à me valoriser auprès d'elle. Quand j'y repense à présent, je trouve ces petits jeux parfaitement ridicules. L'amour n'est rien de plus qu'une connerie inventée par des poètes sous opium. Je ne vois guère l'intérêt de vivre d'amour et d'eau fraîche lorsque je peux vivre de sexe et d'alcool. Toujours était-il que, jeune et naïf, je ne parvenais à me détacher d'elle. Arrivé à l'âge de l'adolescence nous fument envoyé à l'académie de Suna, dans une classe spécialisée. En effet notre clan entretenait de bonne relation avec le village qui permettait à ses jeunes enfants d'apprendre les rudiments de l'art shinobi avant de retourner parmi les siens. Moi et mon équipe vinrent à quitter la pluie battante d'Amegakure pour rejoindre le désert hurlant du pays du vent. En partant j'espérais y trouver aventure, mais je ne tombais que sur de longues journées passées à griffonner sur un papier de quelconques règles et autres formules. Les cours pratiques ne me passionnaient guère. Je ne savais que faire de mon temps libre si ce n'était le passer avec mes camarades. Nous explorions le village dans ses moindres recoins. J'appris que Yune me trouvait étrange, mais qu'elle m'appréciait malgré tout...

Je ne savais comment interpréter cette remarque. En effet je me montrais plus turbulent que mes camarades, cela dut à mon comportement impulsif. La pauvre était loin de s'imaginer ce qui sommeillait en moi. Sans avoir acquis le moindre diplôme nous retournâmes vers le pays de la pluie. En tant que parfait nomade originaire du pays du sable Ame ne possédait strictement aucune autorité sur nous. Celui-ci consentait à tolérer notre présence à condition que nous restions éloignés de celui-ci. Ce fut en rentrant après plus d'un an d'entraînement que je compris à quel point je détestais cette pluie, comme si toute la peine du monde s'abattait sur nous dans un flot continu et pernicieux. Le fait de se lever chaque matin pour découvrir cela n'avait que pour effet d'assombrir mon humeur. Notre sensei nous retrouva dans la semaine qui précéda notre retour pour nous informer que nos premières missions auraient lieu sous sa surveillance. Étant en pleine guerre les contrats adressés au clan pullulaient de toutes parts. Bien que neutre, nous conservions une préférence pour le pays du vent. Ce fut sous les ordres de ses seigneurs que nous fîmes notre première mission. Et une mission qui n'était pas des moindres. Nous devions assurer la protection d'un petit noble et de son village contre l'attaque de brigands qui profitaient de l'état de guerre du pays de la rivière pour s'enrichir.

Soutenus par des soldats enrôlés par le noble nous brandîmes fièrement nos éventails contre les brigands qui ne purent que rebrousser chemin sous le joug de nos attaques. Hélas, tout ne put se passer comme prévu. Les brigands avaient également engagé un shinobi pour assurer leur réussite. Un nukenin confirmé et visiblement maître dans le maniement de katana. Il n'eut aucun mal à défaire les gardes et à nous blesser. Nous serions probablement tous mort si notre sensei ne s'était pas interposé. Il se défendit vaillamment, mais après un rapide combat, ce fut lui qui perdit la vie. Nous le vîmes s'effondrer sous le regard totalement indifférent de son bourreau. Je n'aurais pas manqué de me jeter corps et âme pour faire la peau à ce mec, mais mes coéquipiers me retinrent et nous dûmes fuir, impuissants. Ce jour-là, le village fut entièrement dévasté et notre mission se solda par un échec total. En plus de cela il nous fallut pleurer la mort de notre bien aimé professeur. Son trépas ne me touchait que brièvement. Je n'avais jamais vraiment éprouvé un tant soit peu d'émotion envers ce personnage si ce n'est le respect qui lui était dû. La souffrance que ressentait mes confrères face à cette perte suffisait à me tourmenter. Après cette triste épopée mes camarades et moi refusâmes de nous retrouver sous la tutelle d'un nouveau professeur, préférant nous entraîner nous-mêmes. Ce fut-là l'occasion de resserrer les liens de notre équipe. Yune me considérait désormais comme un ami très proche, mais je ne pouvais me contenter de cela. J'étais décidé à monter dans son estime.

Les missions qui suivirent furent d'un niveau moins important, nous obligeant à combattre qu'en de rares occasions. Et si c'était le cas, nous n'affrontions que de simples brigands incapables de nous tenir tête. Vint le jour où nous dûmes retourner au pays de la rivière pour effectuer divers broutilles pour un fermier. Aussi incroyable que cela puisse paraître je retrouvais l'assassin de mon ancien sensei tranquillement allongé sur une botte de paille. Le temps n'était parvenu à atténuer la rancœur que je nourrissais à son égard. Lorsque je le vis, je ne pus retenir ma colère et l'attaquai sans hésiter. Celui-ci me maîtrisa sans la moindre difficulté tout en faisant preuve d'un flegme déroutant. Il m'envoya aisément valser pour retourner à sa sieste. Je ne comprenais pas comment ce type pouvait aussi facilement trouver le sommeil avec autant de morts sur la conscience. Une idée me vint, une idée totalement folle et dénuée de sens, qui allait changer ma vie. Réussir à le tuer ne m'apporterait rien, tandis que vivant il pourrait faire tellement plus. Je lui demandais de devenir un sensei de substitutions. Vous n'allez certainement pas le croire, mais ce fut ainsi que les choses se passèrent. La simple mention de mon nom avait suffit à le convaincre.

Je savais qu'à ces côtés je pourrais acquérir une force qui me permettrait un jour de me démarquer. Car cette idée demeurait dans un coin sombre de mon esprit. Je pensais que si l'opportunité se présentait, je n'hésiterais pas à l'éliminer. Du moins c'était ce que je croyais. Je ne voulais pas l'admettre à cette époque, mais j'admirais ce type d'une certaine manière. Je jalousais la totale liberté dans laquelle il se complaisait. Sa force dépassait de loin la norme des combattants de ce monde. Je savais qu'à ses côtés je pourrais progresser comme jamais et ainsi imposer une empreinte indéniable sur mon clan. J'ignorais qu'il voyait clairement dans mon jeu depuis le début. Il savait que je ne cherchais qu'à l'exploiter. Ce fut probablement pour cette raison qu'il me menaça de me tuer sur-le-champ si je venais à le désobéir. Je ne pouvais que le croire. Je fus cependant étonné qu'il accepte aussi aisément de me prendre sous son aile. Surtout pour un personnage de sa nature. Mais je ne m'en souciais guère tant la perspective d'apprendre la voie du sabre m'obnubilait. Quelle connerie ! Ces entraînements ne ressemblaient en rien à ce que l'on pouvait apprendre dans une école. Il m'arrivait fréquemment de m'éloigner du campement de mon clan pour le retrouver sur de hauts plateaux rocheux. Après m'avoir enseigné les huit mouvements de base, je passais le plus clair de mon temps à encaisser. Pour ne pas dire qu'il s'acharnait sur moi. Il n'était pas particulièrement sévère, mais je semblais l'indifférer totalement. Qu'il s'agisse de réussite ou d'échec je recevais continuellement le même flot d'insultes suivi de claques derrière la tête, tantôt pour me féliciter, tantôt pour me réprimander. Alors que la nuit s'apprêtait à englober la terre de son voile sombre je rejoignais le campement, épuisé. Mes petites escapades ne passèrent pas inaperçu et l'on me questionna très rapidement sur leur but. Je répondais d'une demie vérité en leur expliquant je ne faisais que m'entraîner seul. Ces arguments passèrent pendant un temps, mais mes camarades souhaitèrent participer. En effet au cours des mois qui suivirent je m'étais montré particulièrement distant à leur égard ne les rejoignant qu'au cours des missions.

Mes escapades journalières durent se transformer en escapade nocturne tant mes fréquentes disparitions ne cessaient d'éveiller les soupçons. Au sein du clan, j'étais loin de faire l'unanimité. La plupart me considéraient comme un garnement irrespectueux. Seul mon propre père, ma tante, Meian, Yune et curieusement mon nouveau sensei m'avisaient avec davantage de respect. Je parvenais parfaitement à m'en contenter. Je n'aspirais pas à plus que ce que je possédais déjà. Cela me convenait. Ce dû être à cette période que je décidais de faire part de mes sentiments à Yune. Ce fut probablement une grossière erreur. Elle m'expliqua, avec toute la douceur naturelle dont elle faisait preuve, que son cœur appartenait déjà à Meian. Cette révélation me fit l'effet d'une claque en plein visage. Je ne savais comment aborder cette situation. Devais-je en vouloir à mon meilleur ami ou me réjouir pour eux deux. Je ne parvenais à me faire à cette idée cependant elle venait de me libérer d'un poids que je traînais depuis de nombreuses années. Je pouvais désormais m'investir pleinement dans mon entraînement. Je poursuivais donc ma formation dans l'art du vent tout en apprenant en parallèle celui de l'épée. Très vite, je remarquais que tous deux étaient complémentaires. Une lame me permettait de manier le futon d'une toute autre manière qu'avec un éventail, mais en étant toujours aussi efficace. J'en vins à négliger définitivement nos armes primaires ce qui me valut une fois de plus d'être considéré comme un incompétent. Je gardais secret mon second apprentissage en sachant pertinemment ce qu'il adviendrait de moi si l'on apprenait que je passais une partie de mes soirées à côtoyer un criminel.

Les mois devinrent des années et ce fut fois arrivé à l'âge de seize ans que mon sensei décida enfin de me rendre « utile ». Comme je m'y attendais il espérait quelque chose de moi. Je ne pensais cependant pas qu'il réclamerait son dû aussi tardivement. Il me demanda de trouver un créneau de trois jours au cours duquel nous partirions pour le village de la pluie. Je mis un certain temps avant de réaliser l'ampleur de ce qui s'offrait à moi. J'allais me rendre à Amegakure no Sato, un village réputé impénétrable et particulièrement dangereux. Il me restait encore à trouver une solution pour m'éloigner du clan sans que mon absence n'éveille de nouveaux soupçons. La solution me vint rapidement. Je pris une mission en solitaire qui devait également avoir lieux sur le territoire de la pluie. En effet un groupe de criminel y sévissait, orchestrant toutes sortes de trafics plus ou moins légaux. Elle ne consistait nullement à se battre, mais au contraire, à enquêter sur ce groupe afin d'y récolter un maximum d'informations. Je disposais d'une semaine pour cela. Ma décision fit nombres d'émois, car cette mission se présentait particulièrement dangereuse. De mon côté je m'en foutais royalement. Danger ou non, elle ne me servait que de prétexte. Meian et Yune voulurent m'accompagner, craignant pour ma sécurité. Je dus longuement argumenter pour finalement les convaincre de me laisser m'en charger seul. Je rejoignis mon sensei et nous partîmes ensemble vers la cité des larmes. Nous pûmes nous y introduire en empruntant un réseau d'égouts pour le moins complexe.

Ce jour-là je compris que le hasard était une chose particulièrement. Je me retrouvais en plein dans le réseau de trafiquant sur lequel je devais enquêter. Leur chef : mon sensei... Je comprenais à présent la raison de sa constance aussi décalée par rapport à la réalité. En ma présence il n'avait jamais fumé que des cigarettes. Ce que je pouvais être naïf. Là-bas dans l'entrepôt je fis la connaissance de toute l'équipe. Yenshi, Kutaka, Iraya, Iwaga, Hash, mais aussi une très belle demoiselle du nom de Marijuana avec son frère Canabis sans compter toute la famille armes de poing et cargaisons de munitions. J'ignorais toujours le nom de mon sensei me contentant de l'appeler par ce titre. Les autres de la bande le surnommaient « Boss ». Ce qui voulait dire que tous ignoraient sa véritable identité. Je décidai de me renseigner sur lui ultérieurement. Je devais assister tout ce beau monde au marché noir dans le but de nous remplir les poches. Je me retrouvais donc face à un mauvais dilemme. Toutes les informations se trouvaient à portée de main, mais je n'allais certainement pas trahir mon sensei. Qui plus est, il risquait de me faire la peau. Je ne pouvais cependant pas non plus rentrer bredouille après une semaine de mission. Je décidai une nouvelle fois de jouer dans la semi-vérité. Ne transmettant des informations qu'à moitié faussées et qui au final n'apporteraient aucuns changements à nos situations. Cependant, cela n'était pas aussi simple. Une fois que l'on mettait les pieds dans le milieu, il devenait difficile d'en ressortir. Mon sensei se mit à me convoquer de plus en plus souvent et il me devenait difficile de trouver des excuses pour mes départs. Ce à quoi j'étais livré par la suite devenait infiniment plus gratifiant. Lorsqu'on vend sa première arme c'est un peu comme lorsqu'on fait l'amour avec une femme pour la première fois. On ne sait pas comment s'y prendre et cela va toujours beaucoup trop vite. Dans mon cas, je ne tardais pas à me rendre compte que j'étais doué pour les deux. Au-delà du trafic et des femmes, nous exécutions également des contrats pour le compte du plus offrant.

J'abordai le monde depuis son autre facette. Je ne devais plus protéger, je devais attaquer. Je ne devais plus sauver, mais capturer. Si je fis preuve d'une certaine retenue la première fois, je ne pus que me laisser submerger par l'extase des combats, de ne plus être soumis à de quelconques valeurs d'étique ou de morale. Pendant ces instants je pouvais à mon tour savourer une complète liberté. Profiter et abuser de tout sans la moindre restriction. Il n'était point question de bien ou de mal, seulement moi et rien de plus. Je me demandais comment j'avais pu vivre sans cela jusqu'à présent. Je ne pouvais plus m'en passer. L'idée de retourner dans mon clan morne avec toutes ses règles et ces regards méfiants à mon égard me dégoûtait. Pourtant, je le faisais, uniquement pour ceux qui accordaient encore un tant soit peu d'importance à mon existence. Ces mêmes personnes qui paraissaient s'inquiéter de plus en plus pour moi, ainsi que pour mon avenir. Je délaissais de plus en plus le clan au profit de mes sorties, sans réellement chercher à les justifier. Un jour, alors que je m'apprêtais à partir une fois de plus j'eus une mauvaise surprise en découvrant que Yune et Meian m'avaient suivi. Ils me découvrirent vers l'entrée d'un tunnel menant dans le bas-fond d'Amegakure, armé de deux katana. Sans réels faits, ils parvinrent à comprendre le genre d'activités auxquelles je me livrais. Je restai le cœur serré à les observer tandis qu'ils me dévisageaient avec intensité. J'ignorai comment réagir face aux conséquences de mes actes. Ils se trouvaient là, sous la pluie, à attendre que je me justifie. Malgré tout ce qui avait pu nous séparer ces derniers temps, j'éprouvais toujours autant d'affection pour eux.

Ils restaient mes amis et je ne pouvais que me sentir honteux devant eux. A cet instant je me rendis compte que je devenais petit à petit ce qu'ils avaient toujours cherchés à combattre. Je restai impuissant alors qu'ils s'en allaient pour me dénoncer. Ils faisaient cela dans l'unique but de me protéger de moi-même. Mais, naïf que j'étais, je vis cela comme la pire des trahisons. Un acte remettant totalement en cause notre amitié. A mon retour au clan je fus emprisonné pour le plus grand désarroi de mes proches et pour le grand soulagement de ceux qui me méprisaient. Je passais de longues journées enfermées, à ruminer de sombre dessein tout en attendant que l'on décide de mon sort. Dans mes affaires avaient été trouvés de nombreuses preuves compromettantes. Je ne pouvais nier ma seconde vie. Mes proches venaient de temps à autre pour me tenir compagnie. Seule Meian demeurait absent, occupé à une affaire bien plus importante. L'état de santé de son père, actuel chef des Tengu, venait de se dégrader. Celui-ci s'apprêtait donc à léguer le pouvoir de Sojobo à son fils pour ensuite prendre la tête du clan. Yune quant-elle s'investissait pour me défendre face aux autres. Mais je n'avais plus confiance en personne. Je n'y voyais qu'un subterfuge destiné à me trahir une fois de plus. Je n'aspirais qu'à m'échapper pour disparaître à jamais. Plus rien ne me retenait ici. Le monde s'offrait à moi et ce maudit clan ne pourrait plus entraver ma route. Enfin, on vint à décider de ma punition. Les Tengu vivant en autarcie vis-à-vis des autres nations le jugement d'un traître leur revenait de droit. Je resterai plusieurs mois enfermé pour qu'à ma sortie, il me soit interdit de quitter le clan pour une durée indéterminée. Cela paraissait peu, mais ils ignoraient la majorité de mes crimes.

A leurs yeux je n'étais qu'un mauvais gamin trop faible qui s'était lancé dans un trafic afin de se faire de l'argent. Ce genre de jugement m'indifférait, tous me sous-estimaient et ignoraient mes réelles capacités. Je n'eus aucun mal à réussir à m'évader. Cela sans compter mes poursuivants qui ne tardèrent pas à me rattraper. Trois Tengu confirmés, dont un de mes cousins, parvinrent à me stopper net dans ma fuite. Ils me sommèrent de rentrer sans quoi ils lanceraient les premières hostilités. Que je sois un Tengu ou non, cela ne changerait rien. Seul et désarmé je compris que je ne pourrais les vaincre. Humilié, je m'apprêtais à me rendre quand mon Sensei intervint par surprise. Les deux membres plus anciens eurent une exclamation de surprise avant que la tête de l'un d'eux ne vint rouler sur le sol. Je me saisissai de son éventail pour poursuivre le combat. Nous en sortîmes vainqueurs sans grande difficulté. Je n'éprouvais aucun regret dans le fait d'avoir tué mes semblables. Ils s'étaient lancés à ma poursuite de leur plein gré et étaient parfaitement conscients des risques qu'ils encouraient. Il m'était désormais impossible de faire marche arrière. Seule la peine de mort m'attendrait en rebroussant chemin. Je m'en allais donc en espérant ne plus jamais avoir affaire à mes semblables. Il s'ensuivit malgré tout une période où haine et combat atteignirent leur paroxysme. Meian devenu chef des Tengu décida de se lancer en personne à ma poursuite. Nos chemins vinrent inévitablement à se recroiser. Il tenta à son tour de me raisonner, mais là encore je ne décelais que tromperie dans ses propos. Il m'avait déjà dénoncé une fois et n'hésiterait pas à me punir de manière exemplaire pour mes fautes. N'ayant que faire de tous ces boniments je l'attaquai malgré le fait qu'il soit accompagnés de trois autres combattants. Il déclara qu'il souhaitait m'affronter seul, qu'il devait me raisonner ou sinon mettre un terme à mon existence. Je percevais une certaine amertume dans ses propos. Il osait m'en vouloir alors qu'il m'avait trahi et qu'il m'empêchait une fois encore d'accéder à la liberté. Je l'affrontai en usant de toute ma rage, mais doté de l'extraordinaire pouvoir de nos ancêtres, je ne pus que m'effondrer sous le joug de son incroyable puissance. Sa réelle force ne valait certainement pas la mienne. Le fait qu'il ose se pavaner devant moi avec un pouvoir dont-il était indigne m'insupportait. Il ne devait sa force qu'à sa lignée ancestrale, chose que je pouvais tolérer. Alors que je gisais dans une marre de sang, à mi-chemin entre la vie et la mort, je l'entendis prononcer ces mots.

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-Te souviens-tu Karasu ? Cet éventail reçu de tes mains il y a de cela bien des années. A mes yeux il s'agit du plus beau cadeau qui m'ait été offert. Il symbolise l'amitié qui nous liait. Je ne sais pas ce qui a ben pu t'arriver... Tu es devenu un être pitoyable qui ne mérite probablement pas d'exister. Mais en mémoire de notre ancienne amitié je t'accorde la vie sauve. Pars maintenant, s'il t'en reste encore la force. Disparais à jamais... Que nous n'ayons plus à souffrir de ta présence.

Avoir pitié de moi ? Lui ? Comment osait-il ? Comment pouvait-il me faire cela ? Il me prenait Yune, se jouait de notre amitié pour me trahir afin de tous les retourner contre moi. Il me terrassait en brandissant un pouvoir dont il était indigne pour ensuite me laisser en vie. Là encore il se foutait de moi. Comment pouvait-il éprouver de la pitié ? Ce salaud, ce pouvoir, cette fille, toutes ces années... Je me considérais comme déjà mort. J'avais tout perdu, il ne me restait plus rien si ce n'est la haine. Une haine insondable directement animée par les idées les plus sombres. Je ressassai mon passé, mon présent ainsi que les perspectives d'avenirs. Je compris que je ne pourrai avoir de repos. Je revoyais le regard hostile de mes semblables, la trahison de Meian et Yune, toutes ces humiliations. Et je continuais de vivre. Pour quelles raisons ? Je ne savais ou aller, je ne savais que faire. Seule une perspective de vengeance s'offrait à moi. Oui je n'avais rien, mais désirais tellement en ce monde. A commencer par la vengeance, mais aussi cette chose à laquelle je courais après depuis toutes ces années, le pouvoir. C'était pour cette raison que j'étais devenu son élève. Les conséquences de mes actes m'importaient peu, je n'existais plus. Ils avaient osé se liguer contre moi, ils en paieraient le prix. Non, je n'avais plus rien à perdre... Encore couvert de bandage je me dirigeai armé d'un simple katana en direction du campement où s'était installé mon ancien clan. C'était inévitable... Le passé ne représentait plus rien à mes yeux, ni ce maudit présent. Je décidais donc de me tourner vers l'avenir. Un avenir qui m'appartiendrait et dans lequel ils n'auraient point leur place. Je n'étais nullement fait pour ce monde. Toute ma vie j'avais emprunté des sentiers aléatoires sans vraiment savoir où j'allais. Ceux-ci m'avaient conduit à cet instant même. Ce moment fatidique où je m'apprêtais à commettre l'irréparable. Si je devais encore continuer d'exister ce serait selon mes propres règles. J'usai du fait que la plupart des combattants d'élites du clan, dont Meian, soient partis en mission, pour me décider à commencer. Aveuglé par ma haine je n'épargnai personne sur mon passage, les laissant succomber sous la furie de mon arme. Mes propres aptitudes transcendaient celles de tous les autres. Ma lame me permettait de tracer une issue au sein des tornades et des vents qu'ils déchaînaient contre moi. Les tuer ne suffisait point à amenuiser ma peine. Alors, je continuais. Encore et encore, jusqu'à sentir de l'acide ronger mes veines. Puis je continuais. Finalement je vins à me retrouver face à Yune qui me tenait tête, les larmes aux yeux. Je ne m'en étais point aperçus sur le moment, mais des larmes coulaient également de mes yeux. Nous nous lançâmes dans une confrontation acharnée. Je pus reconnaître la femme que j'avais aimée par le passé. Forte et passionnée. Si bien que je relâchai ma concentration. Alors qu'une ouverture se présentait à elle, qu'elle aurait pu en finir une bonne fois pour toute avec tout cela, elle se résigna, laissant son attaque manquer mon coeur. Le corps tremblotant je lui annonçai ces dernières paroles.

-Tu n'aurais pas dû.

J'envoyai ma lame imposer une marque indéniable dans sa chair tandis qu'une pluie de sang retombait sur mon visage. Elle vivait encore, mais plus pour longtemps. Je continuai alors ma série meurtrière sans l'achever, mais aussi sans me soucier de son état. Aujourd'hui encore je peux entendre les râles de mes semblables alors que d'autre scandait mon nom. Mon propre père n'eut le courage de m'affronter et préféra se laisser tuer en disant simplement que je méritais mieux que cela. La fin approchait, il ne restait plus que les combattant partie en mission ainsi que Yune qui luttaient encore pour survivre. Tous ces détails m'indifféraient. Je voulais revoir Meian. Inscrivant un message de sang sur la toile d'une tente, je l'invitais à me rejoindre près du canyon où nous avions l'habitude de nous entraîner lorsque nous étions plus jeunes. Là-bas, le vent pénétrait dans le gouffre ressortant dans une symphonie mugissante, tel un appel à la mort. Les cieux demeuraient cachés par d'obscurs nuages qui imposaient leur voile d'ombre sur le monde. J'attachai Yune à un rocher en prenant soin de ne pas croiser son regard vitreux. Je restais là à attendre, la main serrée sur mon arme maculée. J'étais déterminé, plus rien ne pourrait m'arrêter. Il étai t trop tard. Je ne pensais plus qu'au moment où je pourrai l'achever, au moment où je pourrai faire main basse sur son pouvoir. Il se présenta enfin à moi. Toujours aussi fier, toujours aussi noble dans son kimono éclatant. Cependant, cette fois la grandeur d'âme n'y était pas. Je pouvais clairement apercevoir la souffrance dans son regard. La présence de Yune ainsi que son état lamentable ne firent qu'accroître son désarroi. Je pouvais le voir clairement, il me haïssait et c'était ce que j'espérais. Alors qu'il parlait, les vents se mirent à converger autour de lui aussi comme s'ils lui devaient allégeance.

-Comment as-tu pu leur faire ça ? Comment as-tu pu ? Pourquoi Karasu ? Pourquoi elle ?!
-J'aimerais te faire un dernier cadeau... Je t'offre le désespoir !

Je me retournai brusquement et tranchai la gorge de Yune. Meian poussa un cri à s'en déchirer l'âme avant de s'élancer sur moi. Alors qu'il levait les limites de son sceau, j'eus l'impression que les cieux s'effondraient sur moi. Je me laissais tomber dans le vide alors qu'une véritable tornade se formait autour de lui. Des tonnes de rochers volaient en éclat pendant que je tentais tant bien que mal de survivre à chacun de ses assauts démesurés. Du beau garçon qu'il était, il ne restait à présent qu'un imposant corbeau bipède. Je me sentais telle une simple feuille soumise face à l'incommensurable. Mais je ne laissais pas pour autant abattre. Tout ceci serait mien. Cet imbécile pensait pouvoir me vaincre une deuxième fois en usant des mêmes facultés. Ce qu'il pouvait être faible. Il était encore loin de savoir maîtriser ses capacités. A ce stade, elles ne faisaient que le détruire. Son corps vint irrémédiablement à subir le contre coup de son immense puissance. Puis, à l'image de nos ancêtres le sang vint entacher son plumage d'ébène lorsque ma lame traversa sa poitrine. Sa propre haine l'avait conduit à sa perte, tandis que la mienne me mènerait à mon apogée. A bout de force j'arrachai le sceau de mon ancien ami pour me l'implanter. Je sentis alors toute la furie contre laquelle j'avais lutté se déchaîner en moi. Une douleur brûlante incendia chaque parcelle de mon être. Ce pouvoir dont j'avais tant rêvé était en train de me consumer. Je ne pouvais me résigner à y renoncer. Ils étaient tous mort. Je les avais perdu à jamais. Non je ne pouvais y renoncer. Je crus que mon corps allait éclater. Mon sang gicla de toutes parts, se mêlant avec celui de mes frères. Une voix vint assaillir mon esprit, me tourmentant de reproche pour mes fautes. Ce n'était point ma conscience, mais quelque chose de bien plus grand, hors de ma portée. Avoir fait tout cela n'amenuisait en rien ma peine. Bien au contraire, je ressentais à présent un immense vide qui ne pourrait plus jamais être comblé.

« Qu'as-tu donc fais ? Tu es indigne de ce pouvoir. Par ta faute ma lignée s'éteindra avec toi. »
« La ferme. J'ai décidé de vivre à ma façon. Ni toi ni les autres ne parviendront à m'arrêter »
« Il n'y a pas de paradis ou d'enfer pour les détenteurs de ce don noir. Leurs âmes en peine iront nourrir les limbes. »
« Je n'ai que faire de ta malédiction. Donne-moi ton pouvoir !! »

Les ailes de nos ancêtres se déployèrent dans mon dos. Ce fut comme si toute la souffrance, toute la haine, tout le chagrin, tous les regrets s'exprimaient sous la forme d'une tempête dont j'en fus le coeur. Aussi majestueuses qu'elles purent paraître, mes ailes se disloquèrent alors que je vomis un flot de sang sur le sol. Je me fis violence pour ne pas dériver vers le précipice de l'inconscience. Au milieu de la flaque de sang que je venais de déverser, j'aperçus quelque chose s'agiter à l'intérieur. Je l'attrapai par ce qui semblait être une patte et le plaçai sous mes yeux. Un bébé corbeau croassait tout en tentant de me mordre les doigts.

La suite vaut-elle la peine d'être racontée ? Après m'être éveillé au don noir je me mis à arpenter les plaines pluvieuses d'Amegakure, tel un spectre en peine sans le moindre but. Je ne retenais aucune satisfaction de mes actes. Ma peine restait inchangée et le gouffre de mon âme s'agrandissait. Je n'avais obtenu aucune réponse, aucune paix. Désormais détenteur d'un pouvoir ancestral, j'ignorais comment l'exploiter. Alors, je continuais à avancer inlassablement, sans savoir ou aller, vivant comme un misérable, pillant pour survivre. Tant de sang se trouvait sur ma lame, tant de morts... Le corbeau que je venais de régurgiter me suivait ou que j'allais. Peu importait ma destination, mon regard croisait sa petite silhouette sombre et croassante. Les semaines s'écoulèrent à mesure qu'une étrange voix se mettait à résonner dans ma tête. Lorsqu'elle fut en mesure de s'exprimer pleinement je compris qu'elle provenait de ce dit corbeau. L'oiseau semblait détenir sa propre individualité tout en possédant une conscience aussi affûtée que celle d'un être humain. Il disait être l'incarnation de mon pacte avec Sojobo. Né de mes entrailles, nos esprits se voyaient liés à jamais. Tant que je vivrais il ne pourrait trépasser. Ou du moins, il serait ramené à la vie inlassablement jusqu'à ce que s'achève ma propre existence. Son attitude me troublait. Il paraissait tellement vif et débordant de vie, contrairement à moi qui n'étais plus qu'une ombre. Comment avais-je pus engendrer une aussi curieuse créature ? Sans qu'il ne s'en rende compte, sa présence assurée avait allégé un peu ma peine. Car aussi énergique qu'il était, sa personnalité se rapprochait de la mienne. Cela doit sans doutes être la raison pour laquelle nous ne parviendrons plus à nous supporter dans l'avenir. Toujours était-il que sa jovialité vint légèrement se répercuter sur moi. Depuis de nombreuses semaines je rôdais en tentant de me fuir moi-même, ainsi que la fatalité.

Ce n'était ni le commencement, ni la fin. Mon sensei remontait mes traces. Il me cherchait depuis mon massacre. Je tentais vainement de lui échapper en sachant pertinemment que tôt où tard nos routes finiraient par se croiser. Une fois en pleine possession de mes moyens et, appuyé par Shobi (J'avais trouvé ce prénom sur une boîte de conserve) nous partîmes pour la cité en direction du repaire de toute la bande. Là-bas j'y rencontrai Yenshi qui m'indiqua que le boss se trouvait dans les quartiers désaffectés, au sommet d'un ancien immeuble résidentiel. Je m'y rendis aussitôt en prenant soin de m'équiper d'un deuxième katana en chemin. Il m'attendait en faisant preuve de toujours autant de flegme. Même après toutes ces années il me paraissait inchangé. Le même manteau de cuire usé, le même cache oeil, le même bandeau, les mêmes dreadlocks, la même barbe mal rasée, les mêmes rides... Je n'étais jamais parvenu à lui donner d'âge précis. Il devait probablement avoir dans la cinquantaine. Un joint au bord des lèvres il m'avisa avec légèreté. Mais je percevais dans son regard une certaine appréhension. Je ne devais guère payer de mine après tout ce temps passé à vagabonder...

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-J'pensais pas que t'irais jusqu'à faire un truc pareil.
-N'était-ce pas ce que tu espérais de moi Manabu ?
-Je vois que t'es au courant. J'ai toujours convoité le pouvoir de mon frère. Mais on me considérait indigne. Comme toi, j'ai finis par être exilé. J'aurais pus le lui prendre par la force, j'étais bien plus fort que lui. Mais j'en ai jamais eu les couilles. J'pouvais pas m'en prendre à ma propre famille.
-Et tu comptais sur moi pour t'en emparer à ta place...
-Qui sait? Tu le ressens comme moi pas vrai ? Le fait de se considérer comme mort, que le monde ne peut plus nous imposer aucune limite. Car ce n'est que lorsqu'on a tout perdu que l'on devient libre de faire ce que l'on veut. Mais tu n'as pas sut aborder la chose de la bonne manière. Je ne vois que d'la haine dans tes yeux. Tu cherches désespérément à la déverser sur quelque chose. Et lorsqu'il ne restera plus rien, tu la tourneras vers toi-même. A présent, donne-moi ce pouvoir Karasu
-Et tu comptes faire quoi avec?
Il eut un sourire triste révélant ses dents jaunies dont certaines étaient parsemées de plombages. Il tira une latte puis répondis d'un ton sérieux que je ne lui connaissais pas.
-Refaire le monde.
-La beuh te fait vraiment dire des conneries.
-Ptêtre bien...
-Tu n'as jamais eu les couilles de tuer ton frère. Tu te crois capable de tuer ton propre élève ?
-C'est vrai tu es un peu comme mon héritage vivant, le cadeau que je fais au monde... Bah, nous verrons bien...

Prenant l'initiative je dégainai mon arme en espérant le prendre au dépourvu. Hélas ce ne fut point suffisant. Il parvint sans mal à anticiper mon attaque pour mieux la contrer. Nous brandîmes chacun nos deux katana pour nous lancer corps et âme l'un sur l'autre. A mes yeux cet affrontement devait me permettre de déterminer ma véritable force afin de voir si tout ce chemin parcourut n'avait été vain. Nos lames se mirent à danser au rythme d'une cacophonie alors que le chant du métal retentissait de toute part en fendant la pluie qui s'abattait sur nous. Je le vis faire appel aux techniques des Tengu dont la danse du corbeau. Les attaques devinrent de plus en plus frénétique. Nous commençâmes à user de jutsu futon que nous nous renvoyâmes inlassablement. Très vite le toit sur le lequel nous nous trouvions vola en éclat. Cela ne nous empêcha pas pour autant de continuer de nous affronter. Bondissant entre les buildings pour ponctuer nos sauts d'attaques frénétiques. Que ce soit au coeur de la tempête ou à l'intérieur d'une battisse désaffectée, notre acharnement ne faiblissait point. Plusieurs gratte-ciel vinrent à s'effondrer avec fracas sous la frappe d'un tranchant de nymphe céleste. Le monde devenait notre arène. Nous ne parvenions qu'à nous renvoyer les conséquences néfastes de nos propres assauts. Je ne pouvais user de mes nouveaux dons au risque de finir comme Meian. Mais cela ne changeait rien. Je désirai le vaincre avec ma propre force. Une intense frénésie me saisissait depuis le début du combat. Elle n'avait rien à avoir avec celle qui m'animait depuis le départ. En effet je possédai encore tellement de haine, mais j'ignorais comment l'exploiter. Je ne ressentais aucune amertume envers mon sensei. Dans ce combat la haine m'était totalement inutile, seule cette somptueuse extase pourrait m'apporter la victoire. Alors je délaissai toutes émotions pour son profit allant jusqu'à oublier les raisons de notre grossier combat. Malgré tout, il fallait croire que je ne fus point prêt. Bien que d'un âge avancé mon sensei parvint, en usant d'une dextérité sans faille, à prendre le dessus. Je concentrai davantage de chakra dans ma lame afin de lui asséner un puissant tranchant de nymphe. Il fit de même alors que je bondissais sur lui. Nos attaques ne purent jamais se rejoindre. Un puissant jutsu futon nous éjecta sur le côté sans que nous ne pûmes y opposer la moindre résistance. A peine parvins-je à me relever qu’une dizaine de silhouettes visiblement armées jusqu’aux dents nous guettait avec animosité.

-On les a enfin trouvé ces enfoirés qui faisaient de l’ombre à notre trafic.
-Et merde les voilà qui rappliquent…
-Putain vous êtes qui ?
-Celui qui va te refaire le cul.
-Vue ta gueule tu ferais mieux de commencer par elle.

Sans crier gare les dix nukenin fondirent sur nous. L'affrontement pris une tout autre tournure. Nous ne nous battions plus pour le pouvoir, mais pour survivre. Je n'avais jamais affronté d'adversaires pareils. Ils étaient terriblement bien organisés pour des nukenins. Tout particulièrement leur chef qui semblait plus que déterminé à nous faire la peau. Nous luttâmes avec ardeur, mais qu'importèrent nos tentatives, ils étaient beaucoup trop nombreux. Après maints efforts nous parvînmes à en terrasser deux. Tandis qu'un éclair venait déchirer les cieux, j'aperçus l'espace d'un instant les visages de mes opposants, dont plusieurs faisaient parties des membres rescapés de mon clan. Je perdis brusquement le contrôle de mon sceau laissant la puissance irradier mon être. D'imposantes ailes apparurent dans mon dos pour déployer une rafale de vent, déchiquetant l’un d’entres eux. Ce coup d'éclat vint me vider de tout ce qui me restait de chakra, me laissant sans défenses face à une contre attaque. Je fus empalé de toutes parts par des lames de katana noir comme le charbon. Je m'écroulai contre un mur sous le joug de la douleur tandis que je m’avouai vaincu. Ma vie aurait dû s'achever à cet instant. Je m'y étais préparé, je n'attendais plus que cela. Mais ce foutu sensei voulut en décider autrement. Il s'interposa entre moi et la lame qui me revenait de droit. Il profita de cet instant pour contre attaquer avec sa propre arme, blessant grièvement son bourreau. Le souffle lent, le genou à terre et la main posée sur sa profonde blessure il m'adressa la parole d'un ton neutre sans me regarder.

-Tu sais mon ptit, il s'agit pas de vivre en désirant la liberté ou le pouvoir. Le truc c'est... C'est de vivre avec soi-même... à jamais.Je crus apercevoir un sourire sur ses lèvres desséchées. Il eut un bref instant d'hésitation avant de poursuivre. -Allez salut morveux !

Il se retourna pour m'asséner un coup de pied en pleine poitrine. Le choc fut si violent qu'il me fit traverser le mur pour me projeter dans un courant d'eau situé une cinquantaine de mètres plus bas. J'eus tout juste le temps de voir l'immeuble éclater dans une immense explosion futon avant de sombrer dans les flots glacés.

Les ombres dans lesquelles je baignais furent hantées de songes qui me ramenaient continuellement à ces instants fatidiques. Je repris conscience quelques jours plus tard dans une chambre fort luxueuse. Mes blessures bandées me faisaient atrocement souffrir. Mon corps recevait inéluctablement le contre coup de tous mes combats. Je restai ainsi totalement prisonnier de moi-même pendant les semaines qui suivirent. Ma seule compagnie fut un étrange majordome qui venait briser cette longue monotonie. Je ne pouvais supporter ses manières malgré le fait qu'il m'apportait mes repas et soignait mes blessures. Le sourire amical qu'il affichait en permanence semblait forcé, cachant quelque chose de réellement malsain. Il m'expliqua qu'on m'avait retrouvé flottant sur la rive de la demeure à mi-chemin entre la vie et la mort. Je pouvais également remercier « mon beau visage » de m'avoir sauvé. Depuis cet instant je restais méfiant à l'égard de ce mec louche, des fois qu'il veuille tenter quelque chose d'un peu trop osé...A savoir qu'il cherchait probablement à me serrer. Il m'expliqua également que mon ami avait été enterré dignement et avec tous les honneurs. Je sentis une boule me serrer la gorge à mesure que je me remémorai ses dernières paroles. J'aurais dû mourir à cet instant. Il aurait dû me prendre mon pouvoir. Comment cet enfoiré avait-il pu se sacrifier pour moi ? J'en vins me rappeler de Meian et de sa soit disant clémence. Je compris qu'en fin de compte ils n'étaient pas si différent l'un de l'autre. Leur vie était totalement différente, mais la même passion animait leur corps. A présent je les avais tous perdus... Il ne me restait rien de plus que cette misérable vie à laquelle je ne tenais guère.

Cependant, je ne possédais pas le courage (ou la stupidité) de me donner la mort. En combat mon coeur me poussait à me battre jusqu'au bout et ce qu'importaient les circonstances jusqu'à ce que toutes espérances semblent perdues. Incapable de vivre, mais également de mourir, il me fallait trouver une solution pour continuer d'avancer sans sombrer à nouveau. Je ne voulais plus redevenir cet animal qui avait vagabondé dans les plaines. Je profitais de ma convalescence pour me remettre en question. Mon âme instable hurlait tantôt de me repentir, tantôt de laisser éclater ma rancœur. Lorsque mes forces me le permirent je décidai de quitter ce fameux domaine sans me soucier de mes sauveurs et des raisons qui les avaient poussés à m'aider. La porte dans la chambre dans laquelle je me trouvais restait en permanence ouverte. Je n'eus donc aucun mal à en sortir, armé d'un petit couteau de cuisine. Je déambulais furtivement dans les couloirs curieusement décoré. Tout ici paraissait d'une richesse fantomatique, sans réelle substance ni raison. Le monde lui-même semblait suspendu dans cette demeure éthérée, baignée dans une douce pénombre. Le pas lent et méfiant, je continuais d'avancer, convaincu que des gardes pouvaient surveiller les lieux. Le hasard finit par me mener près d'une cloison ou la silhouette d'une femme se détachait à la lueur d'une bougie. J'empoignai mon arme improvisée en me disant qu'elle pourrait toujours me servir d'otage si les choses tournaient mal. J'ouvris avec méticulosité le battant de la cloison, mais ce ne fut pas suffisant. Elle décela immédiatement ma présence m'adressant un regard de glace. Elle retourna à son travail de calligraphie alors que je restai subjugué par sa beauté. Elle garda le silence pendant un instant qui me parut interminable pour finalement ouvrir la parole.

-Et bien comptez-vous me poignarder comme un animal ? Allez-y si vous vous sentez capable d'attaquer une femme dans son dos.

Elle défit le haut de son kimino, révélant son dos à nu d'où une longue cicatrice transcendait sa peau diaphane. Elle avait parlé d'une voix solennelle avec davantage de passion que d'émotion. Je laissai tomber mon arme pour m'approcher d'elle. Avec douceur je posai mes mains sur ses hanches pour la tourner vers moi, lui faisant accidentellement renverser son flacon d'encre. Je l'embrassai en usant d'une passion jusqu'alors inconnue de moi-même. Malgré mes dix-neuf ans, j'avais déjà connue beaucoup de femmes. Mais elles n'avaient fait qu'apaiser les désirs insatiables de mon corps. Cette nuit là, je lui fis l'amour avec autant de tendresse et de passion que j'en aurais eu pour Yune si le destin en avait voulu autrement. Dans les longues heures qui suivirent nos étreintes j'en vins à tout oublier. Je cessai de me poser des questions ou de remettre en cause les raisons de mon existence. Seul importait ce corps embrasé que je tenais dans mes bras. Beau visage ou non cette rencontre laisserai une empreinte indéniable en moi qui, au fil du temps, se propagerait tel des racines jusque dans les tréfonds de ma conscience pour y emprisonner mes maux. Tôt dans la matinée, je décidai de m'en aller. Amaelle me raccompagna avec regret vers l'extérieur. Me faisant cadeau de divers présents.

-Te reverrai-je un jour Karasu?
-Non ! Je m'en allais pour quitter le domaine, mais m'arrêtai quelques mètres plus loin.
-Mais merci pour tout...

Les Chroniques du Corbeau. 603940730585rosefire

Je ne sus jamais si elle avait perçu le réel sens de ces paroles. Probablement pas et cela serait sans doute mieux ainsi. Avant de quitter le pays de la pluie je me rendis sur la tombe de mon sensei qui avait visiblement été enterré dans un lieu fort adéquat pour sa personne. Je pouvais au moins reconnaître à se majordome la qualité de savoir correctement enterrer les gens. Ce que l'on pouvait considérer comme une tombe se trouvait parmi les décombres d'un toit terreux d'un gratte-ciel. Là où devait reposer son corps se trouvait ses deux katanas croisés, planté dans la terre. Sur ceux-ci se trouvait son vieux manteau de cuir qui voletait allègrement au gré des vents. J'allumai une cigarette volée en chemin puis restais longuement à contempler ce mémoriel éphémère. Comme d'habitude une pluie diluvienne s'abattait en continu sur moi, les nuages traînaient avec eux leurs voile sombre et le vent sifflait dans mes oreilles. Trempé jusqu'aux os, je tirai plusieurs lattes en faisant fit de ce déchaînement constant. Je méditai sur les derniers mots que nous nous étions échangés.

-Ton héritage vivant hein...? Connerie !

D'un mouvement dynamique et plein de vigueur, je jetai les résidus de ma clope et écrasai le mégot sous ma semelle. J'empoignai son manteau de cuir puis l'enfilai sans autres sommations. Après avoir brièvement renvoyé les pans en arrière, je dégainai ma nouvelle lame tout en levant le premier cercle de ce don impur dont j'en étais soi-disant indigne : les limbes. De toute la haine qui persistait encore en moi, j'envoyai un puissant tranchant de nymphe déchirer les cieux. La détonation retentit comme un lourd murmure, balayant les nuages et les intempéries, accordant par la même occasion à Ame un court instant de répit. En tentant de reprendre mon souffle je levai les yeux vers l'aube resplendissante qui me tendait les bras. J'eus un sourire mauvais puis lui présentait mon majeur, à elle comme à l'égard du reste du monde.

-A partir de maintenant je vivrais avec moi-même et selon mes propres règles.

Depuis ce jour j'ai beaucoup voyagé, découvrant et faisant des choses que la plupart d'entre vous ne ferez dans dix de vos vies. Je vins à tuer à de nombreuses reprises, plus par nécessité que par désir. Alors que le temps s'écoulait ma rancune envers toute chose vint à s'étioler. Peut-être qu'à force de trop traîner mon fardeau celui-ci a t-il finit par s'alléger. Peut-être étais-je réellement mort au cours de cet affrontement pour renaître orné de ces ailes sombres qui me permettraient de dominer ce monde infructueux. Les survivants de mon clan qui n'avait pu rejoindre Meian pour m'affronter se mirent en quête de me retrouver. Tous succombèrent sur le joug de ma lame. Étais-je leur cauchemar ou bien le mien? Vous vous demandez sans doutes comment un salaud dans mon genre a pus s'en sortir ainsi. La vérité est que nous ne payons pas tous pour nos crimes. Ainsi devins-je le dernier représentant de ma race en tant que Tengu et dernier des Messagers. Car, quand bien même je souhaiterais changer, je ne pourrais renier ma véritable nature. Tant de mort, tant de souffrance pour si peu. Lutter, encore et encore. S'acharner, encore et encore. Souffrir, encore et encore. Cela dans l'unique but de rester en vie. Il ne rime à rien. Certains pensent que la violence n'est pas une solution. D'autres l'utilisent pour assurer leur suprématie. Quoi de plus primaire et de plus abject que l'humain? Certains passent le plus clair leur vie à se fuir eux-mêmes comme ils fuiraient leurs démons alors qu'ils sont là. Ils nous réclament du plus profond de nos âmes. Qui que l'on soit, on ne peut échapper à l'appel de la haine. Elle n'est que la chimère qui sert à extérioriser nos désirs les plus sombres. Cet océan de sang couvert de braise. Voilà cet enfer que l'on appelle le monde. Alors, à vous, à tous ceux qui passent leur existence à méditer sur la question, à tous ceux qui ne rêvent que de trouver des réponses, à tous les barbares qui tuent pour régner, à tous les faiseurs de paix que l'on idolâtre depuis le passé. Je vous arrache la tête pour vous chier dans le cou. Je compte bien refaire le monde dans une ambiance rock'n roll. Et ça va faire très mal !





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Dernière édition par Karasu Tengu le Mar 11 Oct - 21:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Corbeau.   Les Chroniques du Corbeau. Icon_minitime1Mar 11 Oct - 21:06

J'ai pas lu ton histoire et je la lirais sans doute pas, je tiens juste à signalé que nous n'autorisons plus les déserteurs directement, il faut obligatoirement passé par un village et déserter au bout d'une cinquantaine de messages.

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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Corbeau.   Les Chroniques du Corbeau. Icon_minitime1Mar 11 Oct - 21:08

Okay je serais de Ame alors. °°
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Corbeau.   Les Chroniques du Corbeau. Icon_minitime1Mer 12 Oct - 9:44

Pouwa je vais être clair : j'ai pas lu ton histoire dans le detail. Trop long, j'ai juste survoler la fin, comprit le principal (Enfin je crois) Et je veux Rp avec toi ! (avec Loucas)


Bref, Welcome, je te met Juunin de Ame, même si je préférerais te mettre plus ( la qualité et le vocabulaire son très bon !) Bref : Bienvenu et au plaisir de RP Wink
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MessageSujet: Re: Les Chroniques du Corbeau.   Les Chroniques du Corbeau. Icon_minitime1

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